Né à Ikhmîm en Haute-Égypte, à la fin du VIIIe siècle, Dhû-l-Nûn est une figure majeure du soufisme. Il est considéré comme le premier à avoir enseigné « la succession des états spirituels et des stations initiatiques des Gens de la sainteté ». À ce propos, qu’Ibn ʿArabî lui consacre tout un ouvrage est un fait éloquent. L’auteur de La Vie merveilleuse de Dhû l-Nûn veut témoigner des hautes vertus du soufi égyptien et de ses enseignements spirituels qui traversèrent les siècles.
« Mon Dieu ! ne laisse entre moi-même et le plus extrême de Tes désirs aucun voile que Tu n’aies déchiré, aucune barrière que Tu n’aies enlevée, aucun obstacle que Tu n’aies aplani, aucune porte que Tu n’aies ouverte, afin d’établir mon cœur dans la lumière de Ta connaissance et de me faire goûter la saveur de Ton amour. » Ainsi s’exprimait l’élan spirituel de celui dont Ibn ʿArabî disait : « … je me suis tourné vers lui, le choisissant parmi tous, eu égard au grand nombre de serviteurs parfaits, hommes et femmes, avec qui il s’est trouvé réuni, si bien qu’en parlant de lui nous parlons en même temps d’une multitude de saints, dont nous pouvons espérer la bénédiction. »